Samarcande, Amin Maalouf

Édition Le Livre de Poche,
2007, 312 p
Note attribuée :  8/10 

Quatrième de couverture : Samarcande, c'est la Perse d'Omar Khayyam, poète du vin, libre-penseur, astronome de génie, mais aussi celle de Hassan Sabbah, fondateur de l'ordre des Assassins, la secte la plus redoutable de l'Histoire. Samarcande, c'est l'Orient du XIXe siècle et du début du XXe, le voyage dans un univers où les rêves de liberté ont toujours su défier les fanatismes. Samarcande, c'est l'aventure d'un manuscrit qui, né au XIe siècle, égaré lors des invasions mongoles, est retrouvé des siècles plus tard. Amin Maalouf, l'auteur de Léon l'Africain, nous conduit sur la route de la soie à travers les plus envoûtantes cités d'Asie et nous ravit par son extraordinaire talent de conteur. Samarcande a obtenu le Prix des Maisons de la Presse 1988.

Avis : L'intrigue de ce roman, signé par l'écrivain franco-libanais Amin Maalouf, se situe, d'un point de vue spatial, en majeure partie en Perse (plus ou moins l'actuel Iran). D'un point de vue temporel, on distingue deux époques : celle du 
XIe siècle et qui s'intéresse à Omar Khayyam, poète et érudit connu principalement pour ses quatrains (Rubayïat*) ; et celle qui est à cheval entre le XIXe et le XXe siècle. On notera que le roman est assez symétrique : il est divisé en deux parties d'égale longueur, chacune correspondant à l'une des époques susmentionnées.

Si le roman est symétrique il est par contre inégal. La première partie est de loin la plus intéressante : Amin Maalouf y déploie son talent de chroniqueur pour peindre une biographie romancée de Khayyam sur fond d'intrigues et de complots politiques. D'autres personnages (eux aussi ayant réellement existé) sont présents : Nizam al-Mulk (vizir et grand politicien) ainsi que Hassan Sabbah, le redoutable occupant de la forteresse d'Alamut et le fondateur de l'ordre des Assassins. 

La seconde partie est un peu décevante : l'intrigue est faible et on a l'impression de tourner en rond en suivant les péripéties du protagoniste et ses tribulations lors de la révolution constitutionnelle persane.

Concernant le style, il faut reconnaître que l'auteur a une belle plume : une langue poétique et évocatrice qui est  c'est une constante dans les romans de cet écrivain  mise au service de la réconciliation entre l'Orient et l'Occident.

En terminant la lecture de ce livre, je me suis posé la question suivante : pourquoi avoir intitulé ce récit Samarcande alors que le personnage principal n'est pas la ville éponyme mais bien le manuscrit des Rubayïat de Khayyam ? Si vous avez la réponse, je suis preneur.

*Un exemple de ces fameuses Rubayïat : 

Le Ciel est le joueur, et nous, rien que des pions.
C'est la réalité, non un effet de style.
Sur l'échiquier du monde Il nous place et déplace
Puis nous lâche soudain dans le puits du néant. 

Conclusion :
 Très bon livre. Ainsi, il n'est pas étonnant d'apprendre que cet écrivain est le lauréat du prix Goncourt 1993 (pour Le Rocher de Tanios) et qu'il est récemment devenu un immortel.   

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