Amerigo, Stefan Zweig

Édition Le Livre de Poche,
2011, 121 p
Note attribuée :  8/10 

Quatrième de couverture : L'Amérique, chacun le sait, aurait dû s'appeler Colombie. Amerigo Vespucci, qui lui donna son nom, n'avait en rien contribué à sa découverte, ni même revendiqué ce privilège. Alors, pourquoi lui ? Dans cet essai écrit en 1941  au moment où il s'installe en Amérique , Stefan Zweig reconstitue l'enchevêtrement des circonstances, des hasards et des malentendus qui sont à l'origine de cette étrange erreur. Écrivain constamment soucieux d'élargir son horizon, il nous invite ici à voir le monde avec les yeux des hommes du XVe siècle, leurs connaissances, leur incertitudes, leurs mœurs. Un an avant sa mort volontaire, il nous fait mesurer, aussi, l'incommensurable distance qui se creuse entre le vécu et la mémoire, entre les perceptions du présent et ce que les siècles futurs retiendront de nous…

Avis :
 Une fois n'est pas coutume, cette critique est consacrée à un essai signé Stefan Zweig (1881-1942). Cet auteur autrichien, célèbre pour ses nouvelles et ses biographies, m'a largement convaincu de son talent littéraire via des œuvres comme Le joueur d'échecs ou encore Amok.

La quatrième de couverture présente bien la problématique concernant le nom attribué au 
Nouveau Monde et qu'on connaît aujourd'hui sous le terme d'Amérique en référence à Amerigo VespucciAu passage, on notera que l'appellation que porte le nouveau continent n'est même pas tirée du nom de ce marchand (et navigateur) mais de son prénom.

En s'appuyant sur différentes sources, Zweig aborde objectivement cette problématique et nous relate un incroyable « récit d'une erreur historique » (c'est le sous-titre de l'essai).  Dans ces 121 pages, on apprend, entre autres, le rôle joué par le cartographe allemand Martin Waldseemüller et son planisphère où apparaît pour la première fois le nom « America ».

Synthétique, ce livre ne souffre d'aucune longueur. Par ailleurs, on retrouve l'empreinte littéraire de Zweig : un style alliant précision et 
concision mais cette fois-ci sans l'aspect poétique habituellement présent dans ces nouvelles. Ce n'est nullement un reproche, au contraire, car l’introduction d'une dimension poétique est nuisible pour un essai de cette nature.

Pour finir, je voudrais faire
  modestement  deux petits reproches : l'ajout de références bibliographiques détaillées aurait sans doute renforcé la crédibilité (que je ne remets pas en cause) de cette œuvre. De même, l'ajout de quelques cartes géographiques n'aurait pas été inutile pour aider le lecteur à situer certains lieux et voir l'évolution de la représentation du monde.

Conclusion :
 Très bon livre à la lecture facile et agréable et dans lequel on apprend pourquoi le Mundus Novus (le Nouveau Monde) a porté et portera « pour les siècles des siècles » le nom d'Amérique.

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